D'immenses dépôts de sel à la surface de Mars !
L’instrument Themis de la sonde américaine Mars Odyssey
a révélé la présence de plusieurs centaines de sites recouverts d’un
dépôt de chlorure de sodium éparpillés dans les montagnes de
l’hémisphère sud de la Planète rouge, la région la plus ancienne connue.Cette découverte est l’œuvre d’une équipe de
scientifiques conduite par Mikki Osterloo, de l’université de Hawaii,
travaillant sur les données de l’imageur thermique Themis (
Thermal Emission Imaging System) à bord de Mars Odyssey, en orbite
martienne depuis le 24 octobre 2001. Cet instrument travaille dans cinq
bandes de fréquence du domaine visible et dix bandes en infrarouge. Sa
résolution est de 100 mètres en surface.
Plus de 200 sites ont été mis en évidence dans
l’hémisphère méridional martien, qui présentent les caractéristiques
spectrales des minéraux chlorés. L’emplacement de ces gisements salins
parmi les terrains les plus anciens et fortement cratérisés de la
planète indiquent qu’ils se sont formés durant le Noachian tardif,
voici 3,5 à 3,9 milliards d’années. De nombreux indices suggèrent en
effet que Mars a connu plusieurs périodes de climat chaud et humide
contrastant avec les actuelles conditions froides et arides.
Leur présence apparaît nettement sur les images
traitées en fausses couleurs, mettant clairement en évidence les
différences de composition du sol.
Sur cette image en fausses couleurs, les dépôts
de sel apparaissent en bleu clair. Le rectangle noir délimité la partie
détaillée dans les images suivantes. Crédit : Nasa/JPL/Arizona State University/University of HawaiiPhilip Christensen, professeur au
Department of Geological Sciencesde l’université de l’état d’Arizona et membre de l’équipe de
recherches, travaille tout spécialement à la caractérisation de ces
sites. «
Plusieurs de ces dépôts de sel se situent au creux de
dépressions vers lesquelles serpentent des canaux, à l’instar de
configurations similaires sur Terre où le minerai s’est lentement déposé suite à l’évaporation d’eaux d’écoulement », décrit le chercheur.
Selon Mikki Osterloo, ces dépôts montrent une
surface variable allant de 1 à 25 km². N’étant pas directement reliés
entre eux, ils ne sont vraisemblablement pas les vestiges d’un océan
plus vaste ayant recouvert une bonne partie de la surface. Il s’agirait
plutôt de résurgences provenant de poches d’eau souterraines ayant
atteint la surface en quelques endroits. De là, l’eau se serait écoulée
vers des dépressions formant des bassins, d’où elle se serait lentement
évaporée, laissant subsister ces dépôts chlorés.